Quinze ans après la loi handicap, les personnes à mobilité réduite peinent encore à se déplacer : environ 60 % du réseau de transport francilien leur est inaccessible. Un reportage de notre rubrique « Mille bornes ».
Le plus simple serait qu’Alexandre Martel reste chez lui. Mais le jeune homme de 24 ans n’est pas du genre à renoncer. A 9 heures, comme chaque matin, il est en bas de sa résidence, dans le 14e arrondissement. Atteint d’une paralysie cérébrale depuis sa naissance, il se rend tous les jours près du stade Charléty, dans le 13e arrondissement, à la délégation de l’APF France handicap, où il se bat pour que les revendications des personnes handicapées soient entendues.
Pour rejoindre l’association, impossible de prendre le métro : en effet, seule la ligne 14 – neuf stations sur 303, soit 3 % du réseau parisien – est accessible aux personnes en fauteuil roulant. Alors, Alexandre Martel fonce avec son fauteuil électrique jusqu’à l’arrêt de bus le plus proche ; le réseau parisien est entièrement adapté aux utilisateurs de fauteuil roulant : les 4 500 bus en circulation sont équipés de rampes d’accès, que les chauffeurs peuvent déployer.