Portrait de Claire Brown, sophrologue bénévole à la délégation 92.

Claire Brown et des participants à l'atelier de sophrologie à la délégation des Hauts-de-Seine

« On se retrouve dans l’essentiel de l’humain, hors maladie, hors culture , on est tous égaux face à ce besoin d’harmonie entre le corps et l’esprit. » Claire Brown

Ce jeudi 8 octobre, j’ai eu le plaisir d’interviewer Claire Brown, 61 ans, sophrologue bénévole à la délégation 92 d’APF France handicap. Elle était infirmière au SAMSAH (Service d’Accompagnement Médico-Social pour personnes Adultes Handicapées) jusqu’à son départ en 2016. Elle dispense des séances de sophrologie deux jeudis après-midi par mois à la délégation de Nanterre mais elle exerce également en clinique, au sein d’une communauté de personnes venant d’Afrique qui se retrouvent déracinées. Ces séances s’effectuent en petits groupes mais parfois elle donne des séances individuellement.

Comment a-t-elle connu l’APF France Handicap?

Claire Brown a vu sa maman faire des dons à l’association dans son enfance. Par la suite, elle m’a confié qu’elle a été très rapidement confrontée au handicap : par exemple les deux parents d’une de ses amies de jeunesse étaient atteints de poliomyélite et travaillaient à l’APF. Plus amusant : son premier trajet en voiture après l’obtention de son permis de conduire était au volant de celle d’une personne en situation de handicap, dans les années 70. Claire Brown a eu l’occasion de comparer la situation les années 80 des personnes handicapées en France à celle au Royaume-Uni où elle a travaillé. A l’époque, en France, les personnes en situation de handicap ne sortaient pas dans la rue, à l’inverse du Royaume-Uni. Heureusement, bien que la situation soit encore loin d’être parfaite, elle a beaucoup évolué, et ce grâce à des associations telles que APF France handicap, qui se bat pour faire valoir leurs droits.

Avant de quitter le SAMSAH, elle a eu l’opportunité de suivre la formation de sophrologie à l’académie de sophrologie de Paris dirigée par un médecin en 2013. Merci le SAMSAH! Cette formation lui a permis d’obtenir un diplôme l’année suivante et c’est ainsi qu’elle a débuté ses séances de sophrologie auprès d’usagers du SAMSAH et d’adhérents d’APF France handicap.

Claire Brown et des participants à l'atelier de sophrologie à la délégation des Hauts-de-Seine

Mais qu’est-ce que la sophrologie?

Il s’agit d’une méthode psychocorporelle qui permet l’harmonie entre le corps et l’esprit : « Notre corps est lié à notre esprit, à notre mental ainsi qu’à nos émotions. Lorsque l’un va mal l’autre aura plus de difficultés à aller bien. »

Par un apprentissage d’une respiration libérée des tensions, des mouvements doux et des exercices pour plonger au fond de soi-même, on apprend à repérer ses ressentis positifs et à agir sur son corps, à prendre conscience de la vie qui circule dans notre corps. ATTENTION, la sophrologie ne se substitue à aucun traitement mais elle les rend plus efficaces ! Cela permet à la personne de se sentir maîtresse, actrice de sa santé.

Lorsqu’une personne voit son quotidien brutalement changer à la suite d’un accident, d’une maladie, quand elle doit faire le deuil de sa vie d’avant, l’esprit est très perturbé et elle a besoin de trouver une activité qui l’aide à reprendre confiance en ses capacités et à retrouver une certaine paix intérieure. Claire Brown m’a informée que cette discipline permet d’en apprendre beaucoup sur soi-même mais également sur les autres. Les personnes qui assistent à ses séances lui font confiance, ils « se laissent guider et entraîner » pour retrouver de l’harmonie entre le corps et l’esprit. Il y a toujours un moment de partage après chaque séance où chacun se confie sur la manière dont il/elle a vécu la séance (physiquement et psychologiquement), s’exprime sur ses ressentis pendant la séance. Cela peut être une excellente occasion de faire des rencontres, de se confier.

Ce qu’elle attend d’APF France handicap ?

Tout simplement qu’elle œuvre pour créer des rencontres : « l’être humain est fait pour vivre en société et travailler ensemble ». Elle reconnait que certes il est nécessaire d’avoir une certaine autonomie mais il ne faut surtout pas que cela conduise à l’isolement de l’être humain car on le rappelle, «si l’esprit va mal, le corps ira mal ». Madame Brown a souligné l’importance de s’aider les uns les autres, car on a tous besoin de quelqu’un pour vivre.

Propos recueillis par Assiatou Balde.